Le Frère Laurent

― ou le cuisinier boiteux qui priait tout le temps

 

L’autre jour,  je suis tombé sur quelques maximes, en anglais, de « Brother Lawrence ». Frappé et enchanté par leur  simplicité, je me suis dis qu’il fallait absolument les traduire pour vous en faire profiter... Avant de réaliser que ce brave frère devait être français puisqu’il avait vécu une grande partie de sa vie à Paris, rue de Vaugirard. Je suis donc remonté à la source pour vous livrer quelques merveilleux extraits de ses écrits.

L’homme d’une idée simple et forte, qui le poursuivit jusqu’au bout : vivre dans la présence de son Dieu, en visant de Lui plaire dans tout ce qu’il faisait, et de penser à Lui le plus souvent possible tout au long de ses journées…   (Berniris pour Lebongrain)

 

ÉLÉMENTS BIOGRAPHIQUES (d’après Wikipedia)

 


Nicolas Herman est né vers 1614 à Hériménil, en Lorraine. S’étant engagé comme soldat pendant la guerre de Trente Ans, il est blessé et quitte un peu plus tard la Lorraine dévastée par la famine et la peste. Il se rend à Paris, où il trouve une place de laquais. Puis en 1642, il entre dans la communauté monastique des Carmes déchaux, rue de Vaugirard, où il prononce ses vœux de frère convers (les convers sont chargés du service domestique de la communauté). Il y devient chef cuisinier, poste qu’il occupera pendant 15 ans, jusqu’au jour où sa sciatique, qui le fait boiter, l’empêche de se tenir longtemps sur ses jambes. On lui confie alors le poste de savetier de la communauté. Il meurt en 1691, à l’âge de 77 ans.

 

Frère Laurent raconte que son premier éveil spirituel eut lieu d'une manière toute spontanée alors qu'il avait 18 ans. La vue d'un arbre nu en hiver, associée à la vision de ce même arbre fleurissant au printemps, fit naître en lui un grand élan d'amour vers Dieu… Sa vie chez les Carmes fut jalonnée de hauts et de bas pendant de longues années, jusqu'au jour où il comprit toute la force qu'il pouvait tirer de la pratique de la présence de Dieu, sur laquelle il résolut de centrer sa vie.

 

Le rayonnement de cet homme simple lui attira de nombreux visiteurs parmi ses contemporains. Le plus illustre fut sans doute Fénelon, sur qui Frère Laurent fit forte impression. L'un des plus assidus fut un certain abbé Joseph de Beaufort, qui recueillit ses lettres et transcrivit ses entretiens. La publication des Maximes spirituelles en 1692, suivie des Mœurs et entretiens du frère Laurent de la Résurrection en 1694, lui valurent une audience qui n'a eu cesse de s'étendre, notamment sur le continent américain et au-delà même des frontières du monde chrétien.


 

CITATIONS DU FRÊRE LAURENT SUR L’EXERCICE DE LA PRÉSENCE DE DIEU


 

« Je retourne ma petite omelette dans la poêle pour l’amour de Dieu. [Il faut] se servir de toutes les œuvres de son état pour l’amour de Dieu et pour entretenir sa présence en nous ».

 

« La pratique la plus nécessaire est la pratique de la présence de Dieu qui consiste à se plaire et à s’accoutumer en Sa divine compagnie, parlant humblement et s’entretenant amoureusement avec

Lui à tous moments, sans règle ni mesure, mais surtout au moment des tentations, des peines et des aridités… »

 

« Il faut s’appliquer continuellement à ce que toutes nos actions soient une manière de petits entretiens avec Dieu, mais sans étude, comme ils viennent de la pureté et simplicité du coeur. »

 

« Cette présence de Dieu est la vie et la nourriture de l’âme. »

 

« L’impétuosité et la précipitation sont la marque d’un esprit égaré. »

 

« Il faut travailler doucement et amoureusement avec Dieu, Le prier d’agréer notre travail, et par cette attention continuelle à Dieu, nous briserons la tête du démon. »

                           

"II faut prendre un soin particulier que ce regard intérieur précède de quelque moment nos actions extérieures.

Il ne faut pas se troubler lorsqu’on oublie cette pratique : il suffit de la reprendre avec tranquillité ; quand l’habitude s’en sera formée, tout se fera avec plaisir. »

 

« Nous pouvons faire de notre cœur un oratoire, dans lequel nous nous retirerons de temps en temps, pour nous y entretenir avec Lui. »

 

« Puisque vous n’ignorez pas que Dieu est au fond et au centre de votre âme, pourquoi donc ne pas cesser au moins de temps en temps vos occupations extérieures pour L’adorer intérieurement, Le louer, Lui offrir votre cœur, et Le remercier ? »

 

« À la fin cette adoration nous deviendra comme naturelle, et comme si Dieu était un avec notre âme et notre âme une avec Dieu. »

 

« … Pour ceux qui commencent cette pratique, [il peut être utile de prononcer] intérieurement quelques paroles, comme : ̋ Mon Dieu, je suis tout à Vous; Dieu d’amour, je Vous aime de tout mon cœur...̋ »

 

« Cette présence de Dieu, un peu pénible dans les commencements, pratiquée avec fidélité, opère secrètement en l’âme des effets merveilleux, et la conduit insensiblement à ce simple regard, à cette vue amoureuse de Dieu présent partout, qui est la plus facile et la plus efficace manière de faire oraison. »

 

« Je ne peux comprendre comment les personnes religieuses peuvent vivre contentes sans la pratique de la présence de Dieu. Pour moi, je me tiens retiré avec Lui au fond et centre de mon âme autant que je peux, et lorsque je suis ainsi avec Lui, je ne crains rien. »

 


 

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